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Sud
Ouest
Charente-Maritime, mercredi 10 mai 2006, p. 4
Maritime express
Une gerbe contre l'homophobie
Le 17 mai est la journée mondiale contre l'homophobie.
L'association L'Amour est-il un crime ? organise ce jour-là, à 19h30,
un dépôt de gerbe suivi d'un verre de l'amitié au nouveau
parc mémorial inauguré le 30 avril
à Dompierre-sur-Charente.
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Sud Ouest
Charente Maritime
départementale, mercredi 17 mai 2006, p. 4
Les homosexuels manifestent pour leurs droits
Saintes. Dans le cadre de la journée mondiale de lutte contre
l'homophobie, l'association saintaise d'aide de défense homosexuelle
pour l'égalité des orientations sexuelles (ADHEOS) organise une
projection, demain à 20 h 30 à l'auditorium de la salle Saintonge à
Saintes. Il s'agit d'un documentaire intitulé « Haro sur les homos !
Enquête sur l'homophobie », réalisé par A. Marant et J. Bur. La
projection sera suivie d'un débat. L'entrée est libre et gratuite.
Renseignements : 06.26.39.66.13Par ailleurs, toujours dans le cadre de
la journée de lutte contre l'homophobie, l'association « L'amour est-il
un crime » de Dompierre-sur-Charente procédera à un dépôt de gerbe à 19
h 30 au Parc mémorial. Départ de la
procession à 19 h 20, au 14, rue du Pérat à Dompierre. Renseignements :
05.46.94.99.35 ou 06.31.91.37.78 Bussereau réélu président de l'UMP
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Sud Ouest
Charente Maritime Saintes,
vendredi 5 mai 2006, p. 7
Une cérémonie chargée d'émotion
DOMPIERRE-SUR-CHARENTE Le
mémorial en souvenir des homosexuels déportés a été inauguré
Anne Danais a tout d'abord lu un poignant extrait du livre
autobiographique de Pierre Celles. Puis le président de l'association
dompierroise « l'Amour est-il un crime » par le biais d'une saynette a
appelé au souvenir et à la tolérance.
La cérémonie s'est poursuivie avec une montée des couleurs et minute
de silence : levée du drapeau gay au Chant des Marais, puis couleurs
nationales avec la Marseillaise, en souvenir de tous les combattants
morts pour la France.
Enfin un lâcher de ballons a emporté les messages que chacun pouvait
y accrocher. Avant la découverte de la stèle mémoriale, sculptée par
Yannick Veillon, Jean-Yves Brétaudeau a donné la parole aux élus et
représentants d'associations homosexuelles.
Catherine Quéré, vice-présidente du Conseil régional, a fait un
détour sur l'histoire, rappelant que plus de 100 000 homosexuels avaient
été déportés et subissaient les travaux les plus dégradants dans les
camps; Ségolène Royal s'associait également à cette cérémonie par
l'envoi d'une gerbe de fleurs.
Isabelle Pichard, conseillère générale, présente à titre personnel, a
appelé au respect des droits de chacun dans la République.
Accepter les différences. Alain Monjoux, maire de
Dompierre, a plaidé pour
l'acceptation des différences. Frédéric Hay, président d'ADHEOS
(Association d'aide de défense homosexuelle pour l'égalité des
orientations sexuelles) n'a pu cacher son émotion et renouvelle son aide
à M. Brétaudeau. Frédéric Chaniers, chargé de mission du SNEG (Syndicat
national des entreprises gay) rappelle que rien n'est jamais acquis et
lance un appel à la vigilance.
Marie-Thérèse Rouché, de la LGP (Lesbienne et Gay Pride) de Bordeaux,
M. Le Bihan de Brest, M. Garrivier de Charente ont également apporté
leur soutien à « L'amour est-il un crime ». Jean-Yves Brétaudeau a clos
la cérémonie en rappelant que ce jeune projet (deux mois) a bénéficié de
l'aide d'ADHEOS, de plusieurs habitants et commerçants de
Dompierre, dont M. et Mme Liénard
(Secrets de jardin), M. Moulin (menuisier), M. Soulimant (Audiomix) et
M. Brouin. Un encouragement à l'ouverture d'autres parcs a été lancé.
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Sud Ouest
Charente Maritime
départementale, mercredi 26 avril 2006, p. 3
Souvenir et espoir
Patrick Favier
DOMPIERRE-SUR-CHARENTE. Le
premier et unique mémorial gay et lesbien, dédié aux victimes de
l'homophobie, sera inauguré dimanche prochain
À partir de dimanche, le rose et le noir, le souvenir et l'espoir se
mêleront dans un petit parc arboré de Dompierre-sur-Charente,
après l'inauguration du premier mémorial gay et lesbien, en souvenir des
personnes tuées ou opprimées pour leur seule orientation sexuelle. Il
naîtra grâce à l'initiative purement individuelle, mais vite soutenue,
de Jean-Yves Bretaudeau, qui a fondé dans ce but, en février,
l'association L'Amour est-il un crime ?
« J'ai été écoeuré de voir que, l'année dernière, pour la
commémoration du 60e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre
mondiale, le martyre subi par la communauté homosexuelle a été largement
oublié, explique-t-il. J'ai cru aussi un moment que la France devenait
moins homophobe, moins raciste. Mais il n'est pas nécessaire d'aller
chercher dans l'histoire ancienne ou dans d'autres pays pour trouver des
exemples d'intolérance. Il y a quelques années, on a retrouvé mort un
jeune homme, près d'un lieu de drague à Poitiers, on a repêché aussi un
homosexuel dans la Charente à Saintes, ou vous vous souvenez de cette
affaire récente d'un homme brûlé vif parce qu'il était homo. »
Pour M. Bretaudeau, derrière la « vitrine d'un pays où Bertrand
Delanoë est maire de Paris, Laurent Ruquier vedette de télévision, la
France reste intolérante, comme sur la question du mariage gay. »
360 plantations. Il a donc acquis un terrain à
Dompierre pour en faire un lieu de commémoration, de
témoignage et de réflexion. Au prix d'un double effort personnel.
Financier d'abord, car « je n'ai pas de fortune, ce terrain est ma seule
propriété, mais je préfère la récompense humaine au gain financier »,
explique t-il. Physique car il a mis la main à la pâte pour transformer
un terrain de broussaille en un parc « avec 360 plantations d'arbres et
de massifs, équipés de sentiers de randonnée. » Il réalisera lui-même le
local technique destiné à l'arrosage puisque « la DDE et la mairie me
l'ont refusé au motif que l'on est en secteur protégé. Pour 6 m2, je le
ferai moi-même. »
Le promoteur du parc n'est tout de même pas seul. Les six membres de
départ de l'origine sont devenus trente, « homos ou hétéros. » Son
initiative, d'abord relayée par « Sud-Ouest », a fait l'objet d'un
article dans le magazine gay et lesbien « Têtu ». Aussitôt, « les coups
de fils de présidents d'associations, régionales et nationales, se sont
multipliées. Beaucoup viendront à l'inauguration, car on m'a assuré que
ce mémorial sera le premier du genre en France. » M. Bretaudeau a pu
aussi s'appuyer sur le pépiniériste de
Dompierre, « qui nous a fourni tous les plants avant même de
avoir si nous aurons tout l'argent nécessaire. »
Des soutiens. Les politiques l'ont soutenu aussi, « mais plus à
gauche qu'à droite, il faut bien le dire. Me Royal m'a envoyé un mot de
soutien, Me Quéré, vice-présidente du Conseil régional, Me Pichard,
conseillère générale, seront là dimanche. À droite, ils s'en foutent un
peu. j'ai envoyé une invitation au député, je sais qu'il est souffrant
mais son secrétariat à l'assemblée aurait tout de même pu répondre. »
Dimanche, à l'heure de l'inauguration, M. Bretaudeau espère plusieurs
centaines de personnes. Toutes les plantations ne seront pas achevées,
mais l'essentiel sera là : une plaque de marbre en souvenir des crimes
nazis contre la communauté, des mâts portant le drapeau tricolore et
celui, arc-en-ciel, des gays et lesbiens. « Une minute de silence sera
observée à la mémoire des victimes des deux guerres mondiales, qu'ils
soient homos ou hétéros » souligne le président.
Le parc vivra le reste de l'année comme un lieu de recueillement, de
simple visite. Sur les branches multiples d'un splendide noyer, M.
Bretaudeau veut accrocher, au fil du temps, « des étiquettes portant les
noms d'homosexuels morts en raison de leur orientation sexuelle. »
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